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Diplomatie
Afrique du Nord et Moyen-Orient
Liban

Les leviers de la France au Liban

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Dorothée Schmid

Responsable du Programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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Amr Abdelrahim

Ancienne puissance mandataire, la France entretient une relation privilégiée avec le Liban. Ce pays faisant face à une grave crise politico-économique depuis 2019, Paris compte sur sa capacité d’influence et de dialogue avec les acteurs politiques pour le sauver du naufrage.

Écroulement de l’État et ingérences étrangères

Le pays du Cèdre traverse depuis octobre 2019 une crise politique, économique et financière, précipitée par un mouvement de contestation populaire. Le système politico-financier traditionnel – paralysé par les tractations entre élites communautaires, la corruption et le clientélisme –, est sérieusement ébranlé. L’épidémie de Covid-19 et l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 ont exacerbé les difficultés et les tensions, amenant l’État libanais au bord du gouffre.

La déstabilisation du Liban ne nuit pas uniquement aux intérêts économiques de la France (le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a baissé d’un tiers entre 2019 et 2020), mais menace également son influence dans la région. L’écroulement de l’État libanais offre en effet une porte d’entrée pour des puissances extérieures. Le Hezbollah et l’Iran en profitent pour renforcer leur emprise sur la communauté chiite du pays. Très active dans toute la Méditerranée orientale, la Turquie accroît son influence au sein de la communauté sunnite libanaise. La Chine cherche, quant à elle, à intégrer le Liban dans ses Nouvelles routes de la soie et installe ses entreprises dans le port de Tripoli, qui lui servira à la fois de débouché sur la Méditerranée et de point d’entrée pour participer à la reconstruction de la Syrie.

Leviers et limites de la politique étrangère française au Liban

La France jouit, grâce à un réseau dense d’établissements scolaires, d’une réelle influence culturelle auprès d’une élite libanaise largement francophone. Elle entretient des liens très étroits avec les dirigeants politiques depuis l’indépendance du pays en 1920. Contrairement à d’autres puissances occidentales, elle ne considère pas le Hezbollah comme une organisation terroriste et maintient un canal de communication avec la milice chiite, qu’elle reconnaît comme un interlocuteur nécessaire pour sortir du blocage politique actuel.

Emmanuel Macron a fait du dossier libanais une priorité de sa politique étrangère dès 2018, en organisant la conférence internationale CEDRE, destinée à lever des fonds pour le développement du pays en échange de réformes économiques et financières. Sa visite à Beyrouth deux jours après l’explosion du port en 2020 a confirmé ce volontarisme : la France a entrepris des opérations de secours aux victimes et organisé dans la foulée trois conférences internationales de soutien qui ont permis de lever plus de 900 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents. En parallèle, le président français tente de bousculer l’inertie du système libanais en conditionnant l’aide au développement à des réformes structurelles, mais il s’est rapidement heurté sur ce point à la réticence de l’oligarchie politico-économique locale. La restriction de l’accès au territoire français édictée contre certains dirigeants libanais confirme que le bras de fer se poursuit avec une classe politique qui tente d’empêcher toute avancée, que ce soit dans l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth ou sur le versant des réformes économiques.

L’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement le 10 septembre 2021 a repoussé les craintes d’un effondrement total et immédiat de l’État, mais le Premier ministre Najib Mikati devra composer avec un cabinet clivé qui comprend deux ministres du Hezbollah. La présence déstabilisatrice de la milice chiite continue à faire planer le spectre d’une reprise de la guerre civile, mais aussi d’une escalade des tensions avec Israël, sur fond de blocage des négociations sur le nucléaire iranien. Dans ce contexte hautement inflammable, il reviendra au prochain président français de veiller aux équilibres politiques tant libanais que régionaux, en poursuivant notamment les efforts de réconciliation avec l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.